Sortie nature en Ajoie
Auteur: Jean-Claude Gerber | 28/09/2025
Les cigognes blanches venaient de déserter les plaines ajoulotes depuis environ une semaine lorsqu’une quinzaine de membres du COM s’y sont rendus pour découvrir une partie de cette région proche de la frontière française.
Première étape
L’étang des Coeudres près du village de Damphreux (1). Géré par la Fondation des Marais de Damphreux, ce site accueille de nombreuses espèces d’oiseaux aquatiques, tels les canards ou les limicoles, que l’on peut découvrir à partir de deux cabanes d’observation. Un tunnel de verdure, constitué d’arbres et d’arbustes indigènes, permet d’y accéder sans déranger les oiseaux. Mais avant, une tour de 9 m de haut, inaugurée récemment (2023), nous offre une magnifique vue d’ensemble sur ce site marécageux. Pourtant, ce matin-là, on distinguait à peine le plan d’eau partiellement noyé dans le brouillard et seule la silhouette d’une Grande Aigrette s’y détachait. Plus tard, alors que les brumes s’estompaient peu à peu, d’autres espèces ont pu être déterminées, notamment à partir de la première cabane d’observation. Cormorans, ouettes d’Égypte, hérons cendrés et grèbe castagneux assuraient notamment le spectacle (cf. liste ci-contre).
(1) – Inscrit à l’inventaire des bas marais d’importance nationale, le site est un couloir migratoire élevé pour les oiseaux. Ce résultat est le fruit d’un travail remarquable et de longue haleine effectué par les membres de cette Fondation, avec comme «locomotives» Philippe Bassin et Michel Juillard.
Deuxième étape
Les étangs de Bonfol. Aménagés dès le XVe siècle par les princes-évêques de Bâle pour la pisciculture et la chasse aux canards, ils constituent aujourd’hui une réserve naturelle abritant plusieurs plans d’eau, dont l’étang du Milieu et le Neuf Étang. Ces étendues d’eau étant en grande partie désertées par les oiseaux aquatiques, notre intérêt s’est avant porté sur la flore fongique. Favorisés par les pluies tombées les jours précédents, bolets, lépiotes, tricholomes, mycènes, marasmes, cortinaires, lactaires, ou encore russules parsemaient le sous-bois. Dans le genre Amanite, plusieurs espèces ont été découvertes. Si l’Amanite rougissante est comestible, les Amanites citrines et épaisses ne sont pas vraiment consommables avec leur odeur de rave, alors que l’Amanite tue-mouches et l’Amanite panthère sont bel et bien toxiques. Leur ingestion provoque l’euphorie avec une accélération du rythme cardiaque, une sécheresse des muqueuses, une augmentation du diamètre de la pupille, des nausées, des hallucinations jusqu’au délire, suivi d’une phase dépressive. Quant à l’Amanite phalloïde, sa consommation est très souvent fatale, avec destruction des cellules du foie, puis des autres organes vitaux.
Un pique-nique aux étangs Rougeats a suivi ces recherches mycologiques.
Troisième étape
Visite de l’exposition Robert Hainard au château de Miécourt. Cet artiste naturaliste et écrivain (1906-1999), visionnaire et fervent défenseur de la nature, y présentait notamment une série de gravures sur bois. Ses ouvrages sur la nature et la vie sauvage, basés sur l’observation directe, sont agrémentés de croquis pris sur le vif, avec comme principaux sujets, les oiseaux et les mammifères.
